Les yourtes, tipis et autres habitats alternatifs ne sont actuellement pas pris en compte par le code de l’urbanisme. Il s’agit pourtant d’un mode d’habitat économique, facile à monter, qui peut correspondre à une certaine demande. D'où vient le blocage ?
L'hiver dernier, les habitants du petit village alsacien de Dieffenbach-au-Val se sont écharpés au sujet d'une yourte tout juste installée par un jeune couple habitant de la commune. La mairie avait alors ordonné de la démonter au plus tard le 3 janvier dernier. Les esprits s’étaient alors échauffés entre pro et anti yourte sur le net.
Aujourd’hui la volonté est à l’apaisement. La yourte est toujours en place et le maire indique qu’il est « prêt à discuter avec les jeunes gens pour trouver un terrain d’entente ». De leur côté, ceux-ci reconnaissent qu’ils ne « cherchent pas à être dans l’illégalité ». Ils ont fait appel à une avocate spécialisée dans l’urbanisme et le développement durable pour constituer un dossier à présenter au maire.
Pourquoi, même devant le fait accompli, n'accepte-t-on pas d'intégrer cette yourte au code de l'urbanisme ?
Il est vrai qu’aujourd’hui ce type d’habitat est assez sommaire du fait notamment qu’il n’est pas relié aux différents réseaux (eau, poubelle…).
Néanmoins, il offre une solution de logement à une certaine catégorie de population pas suffisamment pauvre pour avoir accès au logement social, ni suffisamment riche pour accéder au marché de la location ou de l’accès à la propriété. Le favoriser pourrait permettre aux collectivités de disposer d’une solution alternative pour ces populations, de développer des filières professionnelles qui viabiliseraient cette forme d’habitat, et ce à un moindre coût par rapport au logement classique.
Il faut également avoir à l’esprit que de plus en plus de jeunes couples (mais pas seulement) restent chez leurs parents faute de mieux. En leur permettant d’accéder à ce type de logement à moindre frais, c’est également toute une dynamique sociale qui se met en place.