Surtout si la décision finale doit revenir à l’échelon local. Ce type d’outils ne ferait que réamorcer la pompe d’une démarche de réflexion des collectivités autour de leur projet de territoires. A la louche environ deux ans entre l’intention et la finalisation. Qui ne déboucherait que sur un catalogue d’intentions sans volet opérationnel.
Hors, depuis les Contrats de Développement Territorial (CDT), tous les territoires sont aujourd’hui au clair sur leurs enjeux et sur les objectifs à atteindre. Actualiser ces données est bien sur nécessaire mais ne légitime en rien de repartir sur un cycle lourd et long d’études, impliquant nécessairement tous les échelons, et menant au même constat d'impuissance.
Non, ce dont ont besoin les territoires c'est en premier lieu de renforcer leur coopération entre acteurs publics. Donc OUI à la création d'outils pour fluidifier leur coopération. Et surtout, SURTOUT, que les exécutifs s'y collent une bonne fois pour toutes ! Les services suivront. Ces derniers sont ultra-demandeurs car ils savent très bien que nombre d'enjeux, notamment climatiques, sont liés à des approches transversales et intégrées. Ensuite, des outils pour renforcer leur coopération avec ceux qui mettent en oeuvre. Maîtrises d'Ouvrages publics et concepteurs, investisseurs, constructeurs sont issus de mondes éloignés, aux cultures et enjeux souvent contraires. Ils se parlent mais ne se comprennent pas ou peu ou mal. L'enjeu est de renforcer leur mode de coopération. De s'engager dans une vraie démarche partenariale. Laisser perdurer les habituelles réticences à travailler ensemble est le pire moyen. La création de contrats de plan métropole-territoires n'aurait pour effet que de faire perdurer des modes de travail éprouvés et limités pour résoudre les enjeux gigantesques qui se dressent face à nous. Pour ce faire, il faut accepter de "perdre du temps" en amont pour en gagner beaucoup en aval. Aligner les vocabulaires tout d'abord. Cela n'a l'air de rien mais c'est fondamental pour avoir une approche intégrée efficace. Et ce dès la commande publique. En impliquant ceux qui font sur les objectifs, les moyens pour y parvenir. Et après la désignation du marché, en poursuivant la démarche partenariale sur les bons outils à mettre en oeuvre. L'Etat regorge notamment de nombreux outils mais dans la phase de mise en oeuvre ils sont peu connus de ceux qui font. Chacun réinvente la roue dans son coin. Hors la Maitrise d'Ouvrage et la Maîtrise d'oeuvre doivent marcher la main dans la main.
Et puis, en toile de fond, il y a la guerre larvée entre la Métropole et Paris d'un côté et les EPT et la Région de l'autre. Je crois ne trahir aucun secret en disant que nombre de décideurs et opérationnels publics et privés sont fatigués de cette guerre de tranchée. Initier les contrats de plan Métropole-Territoires ne ferait que ré-écrire un nouvel épisode d'un feuilleton dont tous se passeraient bien volontiers.
Donc, NON, inutile de réinventer la roue. OUI pour se mettre autour de la table afin de trouver la méthode et les outils pour faire.